Le programme 2025
Visa pour l’Image 2025 se décompose en plusieurs temps forts : ouverture le 30 août, semaine des projections du 1er au 6 septembre et expositions ouvertes au public jusqu’au 14 septembre. Voici le programme détaillé de cette édition :
Expositions dans toute la ville
Du 30 août au 14 septembre 2025, plus de 25 expositions gratuites sont proposées à travers Perpignan, mettant en lumière le travail de photojournalistes de premier plan venus du monde entier. Chaque exposition occupe un lieu historique (couvents, églises, anciens bâtiments) du centre-ville et présente un reportage photographique marquant. On retrouvera notamment :
- Saher Alghorra – « Sans issue – Bande de Gaza, 7 octobre 2023 – 18 mai 2025 ». Un témoignage sans concession de la vie quotidienne dans la bande de Gaza, prise au piège du blocus et des conflits répétés.
- Anush Babajanyan – « Après la mer d’Aral ». Un reportage au cœur de l’Asie centrale, où les populations d’Ouzbékistan et du Kazakhstan s’adaptent tant bien que mal à l’assèchement dramatique de la mer d’Aral.
- Cynthia Boll – « La migration de la capitale indonésienne ». Une plongée entre Jakarta, mégapole surpeuplée menacée par les eaux, et le site vierge de Nusantara sur l’île de Bornéo, choisi pour devenir la nouvelle capitale de l’Indonésie.
- Alfredo Bosco – « La crise du captagon et des drogues de synthèse en Irak ». Enquête photographique sur le fléau du captagon (la « drogue des djihadistes ») qui ravage la jeunesse irakienne et alimente un trafic lucratif au Moyen-Orient.
- Sandra Calligaro – « Afghanistan : À l’ombre des drapeaux blancs ». Un regard de l’intérieur sur l’Afghanistan sous le régime des talibans, où les drapeaux blancs du nouveau pouvoir flottent à nouveau et bouleversent le quotidien, en particulier celui des femmes.
- Juan Carlos – « El Salvador : Así es la vida en el CECOT ». Immersion dans la politique choc du président Bukele au Salvador : près de 2% de la population adulte est désormais incarcérée dans une méga-prison ultramoderne (CECOT) pour éradiquer les gangs, au prix de graves atteintes aux libertés.
- Jean-Louis Courtinat – « 40 ans de photographie sociale ». Rétrospective humaniste de ce photographe français qui, pendant quatre décennies, a documenté la vie des « invisibles » et des laissés-pour-compte, posant un regard empathique sur la dignité humaine.
- Julia Demaree-Nikhinson – « Le choix d’une nation ». Un reportage qui documente l’élection présidentielle américaine de 2024, illustrant les profondes divisions d’une société polarisée à l’extrême lors du retour de Donald Trump face à Joe Biden.
- Josh Edelson – « Californie : une décennie au cœur du brasier ». Dix ans de méga-feux en Californie vus par un photographe de l’AFP, montrant l’intensification des incendies géants, leurs conséquences humaines et les efforts des pompiers face au changement climatique.
- Deanne Fitzmaurice – « Cœur de Lion : l’histoire de Saleh ». Le parcours bouleversant de Saleh, un jeune garçon irakien grièvement blessé pendant la guerre, pris en charge aux États-Unis. La photographe lauréate du Pulitzer retrace cette incroyable histoire de survie et d’espoir.
- Salwan Georges – « La chute d’Assad ». Photoreporter du Washington Post, Salwan Georges s’intéresse à l’érosion du pouvoir de Bachar el-Assad en Syrie : un reportage exclusif sur les soubresauts d’un régime à l’agonie dans un pays ravagé par des années de guerre civile.
- Cédric Gerbehaye – « Kashmir. Wait & See ». Témoignage en images de l’incertitude qui plane sur la région du Cachemire, en proie à un conflit larvé. Le photographe belge montre une population dans l’attente, entre espoir de paix et tensions persistantes entre l’Inde et le Pakistan.
- Gaëlle Girbes – « Ukraine : survivre au milieu des ruines ». Au cœur de l’Ukraine en guerre, ce reportage primé par le Prix Pierre & Alexandra Boulat suit le quotidien de familles tentant de continuer à vivre et à protéger leurs enfants dans des villes détruites par le conflit.
- Adam Gray – « American Madness ». Un tour d’horizon de l’Amérique contemporaine, plus divisée que jamais. Des partisans inconditionnels de Trump en Floride aux manifestations new-yorkaises, le photographe indépendant dresse le portrait d’un pays fracturé, en perpétuel débat avec lui-même.
- Fatma Hassona – « L’œil de Gaza ». Regards croisés sur Gaza à travers l’objectif d’une photojournaliste palestinienne. Au fil d’images fortes, elle témoigne de la vie quotidienne des habitants de Gaza, de leur résilience face aux blocus et aux offensives, et des blessures laissées par les conflits successifs.
- Jean-Pierre Laffont – « Photographier en toute liberté ». À 85 ans, ce grand photoreporter franco-américain partage une rétrospective de sa carrière commencée pendant la guerre d’Algérie et poursuivie aux États-Unis. De la contestation des années 1960 aux coulisses du pouvoir, il a toujours exercé son métier en toute indépendance pour capturer l’histoire en marche.
- Paloma Laudet – « RDC : vivre sous le M23 ». Un témoignage venu de l’est de la République Démocratique du Congo où les habitants vivent sous la menace constante de la rébellion du M23. Ce reportage met en lumière le calvaire des civils pris au piège des violences et des déplacements forcés.
- Pascal Maitre – « Incontrôlables mégapoles : Dacca, Kinshasa, El Alto-La Paz ». Voyage photographique dans trois mégalopoles parmi les plus chaotiques de la planète. Le photojournaliste de Paris Match révèle la croissance folle de ces villes (Bangladesh, RDC, Bolivie) et les défis humains, sanitaires et urbains qu’elle entraîne.
- Eugene Richards – « Do I Know You ? ». Extraits du dernier ouvrage du photographe américain, cette exposition tisse une mosaïque d’histoires à travers les États-Unis – des récits de survie, des ombres portées par l’histoire (esclavage, criminalité, deuil) et des moments de grâce – offrant un portrait puissant de la diversité de l’expérience américaine.
- Rijasolo – « Madagascar, terre des esprits ». Le photographe malgache nous entraîne au plus profond des croyances et rites ancestraux de Madagascar. Un regard intime sur les cérémonies traditionnelles (cultes des ancêtres, cérémonies du retournement des morts, etc.) qui rythment la vie de l’île et témoignent d’une culture spirituelle toujours vivante.
- Stephen Shames – « Une vie de photographie ». Photographe engagé depuis les années 1960, Stephen Shames propose un retour sur sa carrière, depuis les Black Panthers qu’il a suivis de près jusqu’aux foyers de la pauvreté aux États-Unis. Une rétrospective émouvante d’un témoin privilégié des luttes pour les droits civiques et la justice sociale.
- George Steinmetz – « Nourrir la planète ». Comment nourrir des milliards d’humains sans épuiser la Terre ? Connu pour ses vues aériennes spectaculaires, George Steinmetz survole les exploitations agricoles aux quatre coins du monde. Son reportage met en lumière les défis de l’agriculture moderne et les innovations pour assurer notre futur alimentaire.
- Brent Stirton – « Parc national des Virunga, RDC : 100 ans de résilience ». Le plus ancien parc naturel d’Afrique fête son centenaire. Le photographe de Getty Images raconte un siècle de combats pour protéger ce joyau de biodiversité en RD Congo, entre conservation des gorilles, pressions humaines et conflits armés autour du parc.
- Carolyn Van Houten – « La guerre contre l’État islamique en Somalie ». Au-delà du Moyen-Orient, la lutte contre Daech se poursuit aussi en Afrique. Ce reportage du Washington Post nous emmène en Somalie, où l’armée somalienne, avec le soutien international, tente d’éradiquer les cellules de l’État islamique. Des images rares au cœur d’un conflit méconnu.
- Presse quotidienne internationale – Une sélection des photos d’actualité les plus marquantes parues dans la presse quotidienne mondiale entre 2024 et 2025. Cet aperçu unique de la presse internationale met en parallèle les événements majeurs vus par les journaux de différents pays.
- (Expositions invitées) ECPAD – « Photographe et soldat. Une représentation de la guerre ». Une exposition invitée proposée par l’ECPAD (agence audiovisuelle de la Défense française) qui explore le regard du soldat-photographe sur les conflits, à travers des archives militaires inédites.
- (Expositions invitées) Fatoumata Diabaté – « Vivre avec l’albinisme en Afrique ». Lauréate d’une bourse de la Fondation Pierre Fabre, la photographe malienne présente une série de portraits sensibles de personnes atteintes d’albinisme en Afrique, mettant en lumière leurs défis quotidiens et les discriminations qu’elles affrontent.
Voir tout le programme (pdf) des expositions
Les expositions sont ouvertes tous les jours de 10h à 20h, en entrée libre. Elles sont réparties sur divers sites du centre de Perpignan, tous accessibles à pied les uns des autres (Couvent des Minimes, Chapelle du Tiers-Ordre, Église des Dominicains, Hôtel Pams, Caserne Gallieni, Maison de la Catalanité, etc.). Un plan des lieux d’exposition est disponible gratuitement sur le site officiel et à l’Office de Tourisme. À noter : du 15 au 26 septembre, les expositions resteront ouvertes pour les groupes scolaires (en semaine uniquement, sur réservation préalable), avec des visites commentées par des photographes du 15 au 19 septembre.
Soirées de projections au Campo Santo
Moments phares du festival, les projections en plein air auront lieu chaque soir du lundi 1er au samedi 6 septembre 2025 dans le cadre grandiose du Campo Santo (le cloître médiéval jouxtant la cathédrale de Perpignan). Dès 21h30, à la tombée de la nuit, le public est invité à s’installer sous les étoiles pour revivre en images les événements marquants de l’année écoulée. Au programme de ces six soirées gratuites : une rétrospective audiovisuelle de l’actualité internationale de septembre 2024 à août 2025, à travers les reportages des photojournalistes du monde entier. Crises humanitaires, conflits, exploits sportifs, environnement… chaque projection compile des séries de photos percutantes, commentées et mises en musique, offrant un panorama poignant de notre époque.
Voir le programme détaillé (pdf) des projections
Au cours de ces soirées, le festival décerne ses prix les plus prestigieux, ce qui rend l’ambiance encore plus spéciale. Par exemple, le Visa d’or de la Ville de Perpignan (récompensant le meilleur reportage de presse magazine) ou le Visa d’or humanitaire du CICR (Croix-Rouge) sont remis sur scène devant le public, de même que d’autres distinctions (Visa d’or News, Prix de la Presse Quotidienne, Prix Canon de la Femme Photojournaliste, etc.). La dernière soirée de projection (samedi 6 septembre) est généralement le point d’orgue du festival, avec l’annonce du palmarès complet de l’année.
Conseil : l’entrée aux projections est libre et sans réservation, il est donc recommandé d’arriver assez tôt (les portes ouvrent généralement vers 20h30) pour trouver une place assise. Prévoir une petite laine ou une veste, car les soirées peuvent être douces mais l’air se rafraîchit une fois la nuit tombée. L’atmosphère conviviale et l’émotion partagée lors de ces projections font de chaque nuit un moment inoubliable du festival.
Rencontres, débats et autres événements
Visa pour l’Image n’est pas qu’une succession d’expositions et de projections : c’est aussi un lieu d’échanges et de transmission autour du photojournalisme. Durant la semaine professionnelle (du 1er au 6 septembre 2025), de nombreuses rencontres sont organisées en journée au Palais des Congrès de Perpignan et dans d’autres lieux partenaires :
Des tables rondes et conférences avec les photographes exposants et des experts des médias, pour discuter des thèmes abordés par les reportages (conflits, environnement, droits humains, etc.) et des enjeux du métier de reporter aujourd’hui.
Des lectures de portfolios gratuites, où de jeunes photographes peuvent présenter leur travail à des directeurs photo de grandes agences internationales. Ces sessions offrent une chance unique de recevoir des conseils professionnels (sur inscription préalable).
Des séances de dédicaces et rencontres informelles avec les photographes dans la librairie éphémère du festival (notamment à la Librairie Cajelice), pour faire signer des livres photo et échanger directement avec les auteurs des reportages.
Un “village” des stands au rez-de-chaussée du Palais des Congrès, réunissant les agences de presse (AFP, Reuters, AP, etc.) et les grandes marques de matériel photo (Canon, Nikon, Sony…) partenaires de l’événement. Le public peut y découvrir les nouveautés technologiques, assister à des démonstrations et rencontrer des professionnels de l’image dans une ambiance conviviale.
Par ailleurs, le festival propose un programme pédagogique appelé Transmission pour l’Image (généralement en début de semaine) où des photojournalistes aguerris forment de plus jeunes photographes aux bonnes pratiques du métier. Visa pour l’Image, c’est donc une occasion rare de rencontrer celles et ceux qui font l’actualité en images, d’apprendre des meilleurs et de réfléchir ensemble au rôle du journalisme visuel dans notre société.