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Attentats à Paris : Les lieux les plus à risque

Une salle de concert, la rédaction d’un journal, un RER, la terrasse d’un restaurant... Les lieux à Paris où les terroristes commettent leurs attentats ne sont pas choisis au hasard. Certains sites considérés comme "à risque" sont bien connus des services impliqués dans la lutte contre le terrorisme.


Est-il possible d’identifier les lieux où le risque d’attentat terroriste est le plus grand ? Le renseignement français est de cet avis et a déjà établi une liste de sites sensibles, en se basant sur les discussions entre personnes placées sous surveillance.
Nous avons complété cette liste en y ajoutant des lieux ciblés lors d’attentats déjoués, des lieux à risque identifiés par certaines organisations internationales, ou encore des lieux désignés comme des cibles prochaines par les terroristes eux-mêmes.

NB : Le but de cet article est de lister des lieux potentiellement à risque, à partir de faits établis. Néanmoins, il serait absurde de céder à la panique et déserter les lieux de convivialité parisiens, les transports publics, ou encore les grands rassemblements populaires. Le risque d’attentat existe, il faut en avoir conscience, mais le meilleur moyen de résister est de continuer à sortir, à vivre en société, à maintenir notre mode de vie.

LA TOUR EIFFEL

En octobre 2010 déjà, Oussama ben Laden revendiquait l’enlèvement par al-Qaida de cinq Français au Niger et menaçait la France. Alors que les autorités étaient en alerte, les médias enquêtaient afin d’évaluer la menace terroriste à travers le monde. La chaine Fox News a ainsi établi une liste de lieux à risque, en se basant sur le témoignage d’un ressortissant germano-pakistanais interrogé en Afghanistan. Selon ce dernier, les groupes terroristes avaient pour objectif de frapper des sites très fréquentés, touristiques, ou à forte valeur symbolique. La Tour Eiffel figurait sur la liste.
La menace étant prise très au sérieux par les autorités, un mur de verre pare-balles de plus de deux mètres de haut s’élèvera à partir de l’automne 2017 autour de la tour Eiffel, dans le cadre d’un dispositif permanent, afin de renforcer la sécurité du site.

NOTRE-DAME DE PARIS
Le même document américain incluait Notre-Dame de Paris. Aussi touristique qu’historique, ce monument constituerait en effet une "cible privilégiée". D’ailleurs, cinq femmes liées à Daech ont été placées en garde à vue en septembre 2016 dans le cadre d’enquêtes liées à une tentative d’attentat sur ce site : une voiture remplie de bonbonnes de gaz avait été retrouvée quelques jours plus tôt, à côté de la célèbre cathédrale.
Dans de nombreux pays, les terroristes islamistes s’attaquent régulièrement aux lieux de culte qu’ils jugent en désaccord avec leur doctrine. En France, la Grande Synagogue de Lyon avait été visée par un projet d’attentat durant l’été 2014. L’année suivante, c’est une église de Villejuif qui aurait été dans le viseur de Sid Ahmed Ghlam. Au domicile de ce dernier, les policiers retrouveront kalachnikovs, munitions, gilets pare-balles et documents relatifs à l’État islamique.

LA DÉFENSE
Plus de 3000 entreprises, 180 000 personnes qui y travaillent chaque jour... une cible de choix pour les terroristes. Les djihadistes qui ont ensanglanté Paris en novembre 2015 avaient pour projet de s’attaquer au célèbre quartier d’affaires parisien dans la foulée : le centre commercial des Quatre Temps (CNIT) où Abdelhamid Abaaoud comptait se faire exploser et un commissariat de police voisin qui aurait été attaqué par un complice. "Les deux terroristes avaient un projet d’attentat qui consistait à se faire exploser mercredi 18 ou jeudi 19 novembre 2015 à la Défense", a ainsi confirmé officiellement François Molins, procureur de la République de Paris.
En janvier 2016, un document confidentiel du renseignement militaire français dévoilé par France 3 Midi-Pyrénées présente une nouvelle fois la Défense comme un "lieu sensible où des attentats pourraient être commis (...) par drone ou par avion piégé". Cette liste incluant d’autres sites en France (Parlement européen de Strasbourg, Musée Européen de Lille, zone aéroportuaire de Toulouse...) a été établie par une surveillance de sites internet proches de la mouvance djihadiste ainsi que des discussions sur les réseaux sociaux.

COMMISSARIATS
L’avertissement de la compagnie Europ Assistance à ses expatriés est très clair : "Certaines infrastructures militaires, civiles, ou gouvernementales (bureaux de vote, commissariats et ambassades inclus) sont régulièrement visées par des attaques terroristes". En France aussi, les forces de police ont été récemment la cible d’attaques ou de projets d’attentats : Abaaoud projetait de s’attaquer à un commissariat du quartier de la Défense (novembre 2015), deux Français de 20 et 24 ans ont été interpellés dans le Loiret alors qu’ils ambitionnaient de prendre d’assaut le commissariat central d’Orléans (décembre 2015), puis un homme armé d’un hachoir à viande a été abattu devant le commissariat du quartier de la Goutte-d’Or dans le XVIIIe arrondissement (janvier 2016).

TRANSPORTS PUBLICS
On se souvient bien sûr de la série d’attentats perpétrés à Paris par le GIA algérien en 1995. Si l’explosion d’une bombe sur le RER C ne fit heureusement aucun mort le 17 octobre, le bilan fut bien plus lourd le 25 juillet. L’explosion à la gare Saint-Michel d’une bouteille de gaz remplie d’écrous tua 8 personnes et en blessa 117 autres. Depuis, le RER et le métro n’ont guère été sécurisés. Aucun contrôle des personnes ni des sacs n’y est fait et les retards pour cause de "colis suspects" sont très fréquents.
Du côté des avions et des aéroports, les règles de sécurité y ont été largement renforcées depuis le 11 septembre 2001.
Quant aux trains, des voix se sont faites entendre pour demander un renforcement des contrôles, notamment après l’attentat déjoué dans un Thalys entre Amsterdam et Paris, le 21 août 2015. Un "commando" de femmes fanatisées aurait par ailleurs projeté d’attaquer la gare de Lyon en septembre 2016.

ÉCOLES
La série d’alertes à la bombe qui a touché plusieurs établissements parisiens début 2016 souligne un bien triste fait : les enfants et le milieu éducatif font désormais partie des cibles identifiées de Daech. Après Mohammed Merah qui avait tué plusieurs enfants à l’école juive Ozar Hatorah en mars 2012, le terroriste Abdelhamid Abaaoud avait prévu de s’attaquer à une crèche à la Défense fin 2015. Quelques jours plus tard, le septième numéro de la revue de propagande du soi-disant "état islamique" appelle ses lecteurs à "combattre et tuer" les enseignants français, qui seraient "en guerre ouverte contre la famille musulmane". Surtout, l’organisation vomit les valeurs de laïcité et de mixité de notre école républicaine qu’elle qualifie de "mécréances".

PARCS D’ATTRACTION
Cherchant à traumatiser l’Occident et choquer les esprits, les terroristes islamistes auraient déjà tenté de s’attaquer à des parcs d’attraction, fréquentés principalement par un public familial et beaucoup d’enfants. Fin 2015, une jeune Parisienne radicalisée sur Internet a ainsi nourri le projet de commettre un attentat kamikaze à Disneyland, symbole pour certains des intérêts américains en France. Cette candidate au djihad reste aujourd’hui introuvable... Fin 2016, un réseau soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat en France est démantelé : ces hommes qui avaient prévu de passer à l’acte le 1er décembre s’étaient au préalable renseignés sur une dizaine de sites parmi lesquels figurent le marché de Noël des Champs-Élysées et le parc Disneyland Paris.

RASSEMBLEMENTS PUBLICS
Les terroristes recherchant désormais à commettre des attentats de masse, les grands rassemblements publics représentent forcément un risque accru. On pense bien sûr aux manifestations et défilés politiques, aux grands magasins (qui ont d’ailleurs renforcé leur dispositif de sécurité après le 13 novembre 2015), ou encore aux événements populaires et sportifs (14 juillet, Fête de la Musique, Nuit Blanche, Euro 2016...). Fin 2015, Marc Trévidic, ancien juge antiterroriste, racontait sur le plateau de David Pujadas son entrevue quelques mois plus tôt avec un apprenti-jihadiste : “On lui avait demandé de faire un attentat à un concert de rock. Ce n’était pas le Bataclan, mais peut-être Rock en Seine…"
Plus généralement, les lieux de convivialité peuvent constituer des cibles (restaurants, terrasses, discothèques...). Le 2 février 2016, six personnes qui s’apprêtaient ainsi à partir en Syrie ont été interpellées en région lyonnaise. Certaines d’entre elles cherchaient à se procurer des armes pour s’attaquer à des clubs échangistes de la région.

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mardi 23 janvier 2018,    Jean