Les conférences gratuites de l’Institut océanographique : cycle biodiversité marine
Dans le cadre de l’année mondiale de la biodiversité, l’Institut océanographique organise son cycle de conférences "Biodiversité marine : richesse et menaces".
Ces conférences donnent la parole aux spécialistes, chercheurs et scientifiques afin d’apporter à tous les connaissances utiles et indispensables pour appréhender ce thème d’actualité. Les conférences ont lieu les mercredis à 19h30 dans le grand amphithéâtre et durent environ deux heures. L’entrée est libre et gratuite, sans inscription.
Programme jusqu’à fin 2009
- Mercredi 21 octobre 2009
La biodiversité en crise : 550 millions d’années d’histoire mouvementée
Sylvie Crasquin, UPMC, université Paris 6, Laboratoire de micropaléontologie
L’évolution de la biodiversité depuis l’apparition de la vie n’a pas été un long fleuve tranquille et régulier. Cinq fois avant l’Actuel, des évènements naturels, violents ou non, sont venus perturber le cours de notre histoire évolutive. Ces cinq crises majeures se sont produites il y a – 435, – 365, – 250, – 200 et – 65 millions d’années. D’intensités variables et renseignées inégalement, elles sont
toutes liées aux modifications de l’environnement (volcanisme, changements climatiques, modifications de la position des continents, chute de météorite).
- Mercredi 18 novembre 2009
Des sources de vie dans les abysses
Aline Fiala-Médioni, UPMC, université Paris 6, Laboratoire Arago UPMC/CNRS, Observatoire Océanologique de Banyuls
En 1969, l’homme avait posé le pied sur la Lune, mais ignorait pratiquement tout du fond des océans de sa planète. Il a fallu attendre le
développement des technologies comme le GPS pour le positionnement, l’acoustique pour les sondeurs multifaisceaux, et le développement de
submersibles maniables, pour engager en 1976 la véritable conquête du fond des océans initiée par les bathyscaphes et quelques tentatives en cloches étanches.
L’exploration en submersibles a permis de découvrir un monde abyssal inconnu. Autour de sources hydrothermales, au niveau des dorsales ainsi que les zones de suintements froids des fosses océaniques, la découverte de peuplements
exubérants ont complètement changé la vision que l’on avait des fonds océaniques et a fait émerger un nouveau concept de chaîne alimentaire à base chimiosynthétique indépendante de l’énergie solaire. Comment ces espèces peuvent-elles survivre ? Comment recolonisent-elles les sites ? Comment résistent-elles à la toxicité des sources ? Autant de questions auxquelles les chercheurs ont essayé de répondre au fur et à mesure des programmes nationaux, européens ou internationaux.
- Mercredi 2 décembre 2009
L’évolution récente de la couverture algale sur les côtes bretonnes
Nadège Rossi, Centre d’étude et de valorisation des Algues (CEVA), Pleubian.
Des photos satellites acquises depuis le milieu des années 80 mettent en
évidence des régressions à long terme de la
couverture en Fucales de certains estrans
rocheux. Ces grandes algues de ceintures
laissent place à des communautés benthiques
animales qui, normalement, ne se substituent
aux algues qu’en milieu battu. Parallèlement,
on observe une progression générale
des biomasses estivales d’algues vertes
à l’échelle du littoral Manche-Atlantique.
L’eutrophisation des eaux côtières joue un
grand rôle dans certaines de ces évolutions
de la couverture algale, mais on suspecte
de plus en plus l’implication de facteurs liés
directement ou indirectement au changement
global.
- Mercredi 9 décembre 2009
Les coraux constructeurs de récifs : la biodiversité de l’écosystème au gène.
Denis Allemand, directeur scientifique du Centre scientifique de Monaco
Les récifs coralliens forment l’un des écosystèmes
les plus diversifiés de la planète. Sur moins de 0,2 %
de la surface des océans, ils hébergent 30 % de toute
la biodiversité marine inventoriée à ce jour. Le succès
de cet écosystème est principalement dû aux coraux
constructeurs de récifs (ou coraux scléractiniaires), qui
bâtissent cette bioconstruction, la plus grande du monde.
Ce travail de bâtisseur est le résultat de deux processus
majeurs : la biominéralisation, c’est-à-dire la capacité
de ces organismes à extraire des ions en solution dans
l’eau de mer et à les précipiter sous la forme de cristaux
dont la morphologie est hautement contrôlée, et la
symbiose qui associe les propriétés de prédateur du corail à celles d’autotrophe
d’algues hébergées au sein même des cellules du corail. Il s’ensuit une diversité
de fonctions qui seront présentées du gène à l’écosystème, durant cette
conférence.
- Mercredi 16 décembre 2009
La biodiversité marine : 1, 10 ou 100 millions d’espèces ?
Philippe Bouchet, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, Paris
Les scientifiques explorent les océans depuis plus de deux siècles mais, malgré un actif de 235 000 espèces, ils estiment n’avoir inventorié, décrit et nommé que 20 % des espèces qui les peuplent. De fait, l’exploration de la biodiversité marine se poursuit à un rythme soutenu : 1 600 nouvelles espèces de crustacés,
de poissons, d’algues, mais aussi… de champignons, de tardigrades et de
nématodes, sont décrites chaque année. La magnitude de ce qui reste à
découvrir fait l’objet de vifs débats : on ne sait pas s’il y a 1, 10 ou 100 millions
d’espèces dans les océans.
- Institut océanographique
- 195, rue Saint-Jacques
- 75005 Paris