C’est un quartier, une industrie, une pratique, un ton, un style, un carnet d’adresses, une efficacité économique, une nuée de scooters et, imperturbablement, des chameaux au pas balancé, c’est-à-dire des portants lestés de vêtements et trimbalé avec détermination.
Depuis plus d’un siècle, le Sentier carbure au rendement et à la marge. Les boutiques changent à une vitesse vertigineuse, et quand vous regardez leur nom, vous comprenez très vite que rien ne freine ces commerçants lancés sabre au clair.
C’est là qu’on y trouvera ces marchés aux journaliers sur quelques places, des passages couverts, une ambiance. Vous êtes dans le cœur du quartier de la confection. Un quartier d’immigration qui intègre ou désintègre à toute allure.
Ce quartier parfois un peu pouilleux et grouillant en général de monde, où les rouleaux de tissus sont encore visibles aux fenêtres d’immeubles chargés d’histoire a aujourd’hui une réputation mondiale du fait de ses performances. Ici tout est possible, sans délai, et à tous les prix.
Cette réputation il la doit à l’arrivée des Séfarades des années 60, à leur dynamisme et à leur enthousiasme. Depuis sont venus les Turcs, les Yougos, les Chinois, Tamouls Paistanais et autres origines.
La sous-enchère est permanente. Le Sentier est une ambiance, avec sa place du Caire et ses passages.