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Andy Warhol

Au total 255 451 visiteurs ont vu l’exposition Warhol Unlimited, qui a connu un remarquable succès de fréquentation. Avec une moyenne de 2 285 par jour, 246 771 visiteurs l’ont vu de façon classique "de jour", auxquels il faut ajouter quelque 9 000 "visiteurs du soir (soirées privées).

Au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du 2 octobre 2015 au 7 février 2016, il s’agissait de la plus grande installation jamais réalisée par Andy Warhol : Shadows, dans sa totalité, et de nombreuses autres œuvres.

Par ailleurs, le catalogue de cette exposition a obtenu le Prix CatalPa 2015 pour les catalogues d’expositions de Paris !


Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris a exposé plus de 200 œuvres du pape Pop. Dont une série encore peu connue de Andy Warhol (1928-1987) qu’il réalisa en 1978-1979, et qui marque (de façon définitive ?) la dimension sérielle qu’il appliqua à la plus grande part de ses créations.

Présentation de l’artiste

Voir Présentations d’Artistes de A à Z

Andy Warhol (1928-1987) fut, dit-on, l’artiste américain et même peut-être l’artiste le plus connu mondialement du XXe siècle.

Il n’est pas neutre de noter qu’il vécut sa petite enfance sans la proximité de sa mère, qu’il fut un temps mineur de charbon, et que, culturellement, du fait des origines ruthèno-slovaques de sa famille (Warhola), chrétienne très pratiquante, il baigna dans une ambiance à la riche décoration iconographique byzantine et religieuse.

Il travaillera à New York comme dessinateur publicitaire pour les magazines Glamour, Vogue, et Harper’s Bazar, fait de la décoration pour des boutiques, des costumes dans une troupe de théâtre, et obtient que ses dessins soient exposés dans un bar-restaurant fréquenté par le milieu artistique (dont Marilyn Monroe).

Il dira : "J’ai commencé dans l’art commercial et je veux terminer avec une entreprise d’art (...) être bon en affaire, c’est la forme d’art la plus fascinante (...) gagner de l’argent est un art, travailler est un art, et les affaires bien conduites sont le plus grand des arts".

Publicitaire très récompensé, artiste aux dessins très exposées, il fait ses premiers tableaux en 1961.

Peintre, installateur, producteur musical, jet-setteur et grand mondain, considéré comme l’un des initiateurs, si ce n’est l’inventeur, du Pop Art, il est indéniable qu’il fut un maître en savoir faire pour ce qui est de l’art contemporain.

Wikipédia raconte très bien, avant l’envol mondial de cet artiste si atypique, son bouillonnement newyorkais : "il commence ses séries sur la mort et sur les catastrophes. Puis, à la suite d’une commande du magazine Harper’s Bazaar, il entreprend une série de portraits d’acteurs, célébrités, musiciens et personnages du monde de l’art en les faisant poser dans un Photomaton13.

En janvier 1964, Warhol ouvre la Factory dans un loft sur la 47e, sorte d’atelier artistique qui sert de studio d’enregistrement pour ses œuvres cinématographiques et de lieu de rencontre pour son entourage. Il y tourne plusieurs films expérimentaux, largement improvisés, sans sujet ni scénario. À la manière de ses toiles, ces films procèdent par la duplication d’un même motif, comme dans Sleep, où l’on voit le poète John Giorno dans son sommeil pendant 5 heures et 21 minutes."

On aurait encore bien du mal à séparer l’importance artistique de son œuvre de l’influence qu’il eut sur son époque... et sur la nôtre.

Il a laissé l’image d’un concepteur, ou "conceptualisateur" de génie, d’un intellectuel et d’un mondain international, très introduit dans tous les domaines de l’art (arts plastiques, cinéma, musique, performance), associé aujourd’hui aux portraits de célébrités qu’il fit et sérigraphia en nombre... comme s’il s’agissait de vulgaires boîtes de haricots.

Une tentative d’attentat le laissera gravement blessé et psychologiquement très atteint, mais il refusera de témoigner contre la militante féministe qui l’aura agressé.

Andy Warhol fut aussi l’un des grands et des premiers artistes à se jouer résolument, totalement, des médias. À les utiliser brillamment. À jeter dans le chaudron affamé de l’art son image personnelle et sa propre vie, même, comme le firent sa contemporaine Niki de Saint Phalle, et tant de musiciens.

Presque tous des amis, ou des relations, ou des très proches, pour ce personnage si charismatique si implanté et impliqué à la fois dans le milieu underground et parmi les VIP de l’époque.

En fait la question qui demeure basiquement posée au sujet de l’œuvre de Warhol, indépendamment des prix astronomiques qu’atteignent ses œuvres, et qui modifient considérablement la manière et le contexte de leur exposition, est "N’était-il pas un fumiste ?"

On ne transgresse pas impunément les règles et les bienséances du monde de l’art.

Celui qui s’y tentera finira... marginalisé ou sanctifié.

On ne dit pas assez qu’au cours des dernières années de sa vie, Andy Warhol usa de son immense notoriété pour mettre en avant de tout jeunes artistes parmi lesquels Jean-Michel Basquiat et Keith Haring.

L’exposition Warhol Unlimited

La série Shadows (Ombres) aura été la plus vaste installation qu’ait jamais livrée Andy Warhol : 102 toiles (en fait 108, mais il en conserva), qui, mises bout à bout, couvraient quelque 130m de murs, ce qui laisse imaginer l’importance qu’il lui accordait. Ou pas, car il savait aussi merveilleusement bien jouer du paradoxe et ne donnait que très rarement des pistes de compréhension.

La série Shadows part de 2 clichés d’ombres pris dans son célèbre atelier (The Factory). Elle était présentée comme une variation extrêmement abstraite autour de la mort ou plutôt de l’angoisse qu’elle est capable de générer en nous. Pourtant, déployée, l’angoisse s’éloigne et ne reste qu’abstraite.

Ces photographies, sérigraphiées par Andy Warhol en 17 couleurs, conservées à la DIA Foundation de New York, étaient montrées pour la première fois en Europe.

Cette œuvre monumentale était exposée au MAMVP, avec près de 200 autres pièces issues des séries "Fleurs", "Mao", "Jackie", et "Chaises électriques" notamment, et des films de l’artiste.

"Shadows" au Musée d’art contemporain de Los Angeles (septembre 2014) © Sipany/Sipa

Chacun a pu se sentir à sa place et à l’aise dans ce vaste espace du MAMVP re-créé, enveloppé d’une œuvre pourtant en rien encombrante, révélation d’un espace dans lequel on s’engageait en pleine respiration. De quoi s’agit-il en fait ? D’une installation ? D’un environnement proposé ? D’un appel à la contemplation ou à la méditation ? Vous aurez pu observer le plaisir évident que prenaient les visiteurs à s’engager dans ce gigantesque espace ouvert.

Peut-être cette œuvre diffère-t-elle beaucoup des autres créations de ce trop habile artiste et concepteur.

Décor ou chef-d’œuvre ? Parfois répétition, d’autres fois alternance. Couleur discos. Elle s’oublie avec modestie (malgré ses dimensions, ce qui est un comble), laisse voir le sol gris et luisant, d’aspect trempé, qui lutte bravement contre la matité ambiante.

Rien de précis ne se grave au fonds de la rétine. Finalement aucune surprise, aucune provocation. Cette œuvre n’a pas souffert de saturation médiatique comme les images à partir desquelles se créèrent les Mao, Jackie et consorts.

Pourtant, on devrait justement là reconnaitre la patte d’Andy Warhol. Une fois de plus il est là où on ne l’attend pas. Assez loin de ses autoportraits et des boîtes de soupe Campbell ou de lessive Brillo, reproduites et répétées à l’envie. Aucune hiérarchie de sujets n’a été posée.

Il disait assez souvent qu’il s’attachait à faire les choses très mal, mais avec précision.

Cela est démontré chronologiquement avec ses Screens Tests filmés à 24 images secondes et projetés à 16, ou avec ses ballons argentés gonflés à l’hélium, et finalement moins incontrôlables qu’il ne l’aurait souhaité, et qu’un médiateur du musée s’attachait lors de l’exposition désespérément à remettre en mouvement. Ne sort pas de ses limites qui veut !

Ambiance boîte de nuit assurée, aussi, avec des films et la voix de la chanteuse Nico du Velvet Underground, dont il s’était fait le manager et l’organisateur des tournées. Il parait que l’on dit "tourneur" maintenant.

Trophée du sculpteur Kasper obtenu contre 48 concurrents par le catalogue Warhol Unlimited, Prix Catalpa 2015 (photographie Jean-Gabriel Lopez, DR

Le détail trivial de cette exposition était certainement le papier peint de vaches acheté au mètre carré auprès de la Warhol Foundation, avec répétitions de motifs bien sûr ! On ne se refait pas ? Si, justement !

Shadows, de Andy Warhol, du 2 octobre 2015 au 7 février 2016, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson 75116 Paris, 01 53 67 40 00.

Lire aussi : Toutes les expositions 2016 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris


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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : Paris Expos Hebdo : Nouveautés, Conseils, Derniers Jours.

Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.

Retenu, puis Nominé, le catalogue Warhol Unlimited, publié par les Éditions Paris Musées, s’est vu décerner le Prix CatalPa 2015 pour les catalogues d’expositions de Paris. www.laffairedescatalogues.org.

Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.

André Balbo

sources : Visite, MAMVP

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

lundi 6 mai 2019,    Expositions